Quelles méthodes pour se débarrasser d’une phobie ?
Cet article est écrit pour participer au carnaval d’articles organisé par mon amie blogueuse du blog Maria Medita, suite au témoignage de Maria concernant son Amaxophobie. Son projet est de lancer un grand questionnement concernant les phobies et les meilleures façons de s’en libérer.
Je suis donc heureux de pouvoir apporter mon regard de psy en la matière.
Premières questions sur la phobie.
Alors, la première question que j’entends souvent en tant que psychologue c’est : peut-on vraiment se débarrasser d’une phobie ou juste s’en accommoder un peu mieux ?
Et la seconde question c’est : “vous êtes sûr qu’on peut vraiment le faire ?” (sur un ton interrogateur, bien sûr !)
Eh oui ! J’avais effectivement répondu que l’on pouvait vraiment s’en débarrasser !
Et ensuite viennent les questions sur les différentes phobies :
Il y a-t-il des différences entre les phobies au vu des différents noms qu’ont leur donnent ?
Fichtre alors, j’ai une phobie pour ce truc-là, et hop, un nouveau nom !
Et voilà une nouvelle maladie qui vient d’arriver !
Le principe fondamental de toute phobie.
En fait, toutes les phobies fonctionnent sur les mêmes principes. Et le premier et le plus important de ces principes c’est… (roulement de tambour) : LA PEUR.
Oui, je suis d’accord avec vous, il n’y a pas de quoi en faire tout un plat.
Et justement le fondement de la peur, ce sont nos émotions, et voilà ! le tour est joué, vous savez tout !
A partir de ce principe, il suffit de savoir gérer nos émotions, de savoir les contrôler et vous saurez contrôler votre phobie et qui à partir de ce moment, par définition, ne sera plus une phobie.
Par conséquent, une phobie, c’est un débordement d’émotions de peurs envahissant la personne qui perd alors le contrôle d’elle-même et se retrouve sous l’influence de ses propres émotions.
Alors, comment se débarrasser d’une phobie ?
Comme on le ferait avec nos émotions et nos peurs !
Ce qui pose, en réalité, plus de problèmes avec la phobie, c’est l’intensité des émotions. En effet, ce n’est pas juste une petite peur de rien du tout, comme on le dit souvent pour les enfants. Vous savez : aucune raison d’avoir peur d’une pauvre petite araignée qui serait incapable de nous faire le moindre mal !!
Et, c’est bien là le problème. Même si on le sait intellectuellement, il n’y a absolument rien de raisonnable dans notre réaction émotionnelle !
C’est le grand “chambardement” dans nos émotions !
Il se trouve que ces peurs sont en quelque sorte comme exacerbées.
Mais qu’est-ce qui fou le bazar comme ça dans nos réactions ?
C’est là où ça commence à être intéressant.
Si des émotions qui devraient être anodines se retrouvent, en fait, être comme des dragons qui nous dévorent de l’intérieur, c’est qu’il doit bien y avoir une raison, non ?
Il n’y a pas de fumée sans feu, dit la formule si bien connue et très juste, en effet.
Effectivement, il y a anguille sous roche.
Eh bien, que de formules !
Tous ces dictons sont là pour nous dire que derrière la phobie se cache enfouie dans les tréfonds de notre inconscient des souvenirs oubliés ou camouflés sous d’autres formes.
Et, c’est bien là où se trouve l’origine du problème et en même temps la source de sa résolution.
Trouvez la cause et vous comprendrez la phobie !
Certaines approches thérapeutiques ne se soucient pas des causes et se concentrent uniquement sur les solutions. Il est vrai que j’aurais tendance à penser comme eux d’une certaine façon.
Pourquoi s’embêter à trouver toutes les raisons de nos réactions lorsque l’on peut juste modifier les résultats ?
En réalité, pour Une raison que j’ai dû accepter.
L’unique raison est que c’est notre conscience qui nous guide.
Bon, c’est une formule un peu obscure, et je vous l’accorde.
En voici donc l’explication :
Personne ne peut décider à la place d’un autre ce qu’il doit accepter ou refuser. Même si l’on sait ce qui est juste lorsque l’on accompagne une personne, on ne peut pas décider à sa place.
Là, tout le monde est d’accord. C’est ce qui fait l’éthique d’un thérapeute.
Et c’est bien ce dont je me suis rendu compte : je ne pouvais pas décider si une personne pouvait se défaire de ses peurs en modifiant juste ses comportements ou s’il fallait que la personne retrouve ses souvenirs, à l’origine de la phobie, pour faire disparaitre la cause de ses peurs.
En fait, pour un thérapeute cette distinction est vraiment importante et essentielle, même si elle semble anodine.
En effet, en retrouvant l’origine de la phobie, la cause réelle des souffrances est connue. II est donc inutile d’avoir un stratagème pour remplacer, en modifiant ses comportements, ce qui avait été enfoui. Tout est sorti au grand jour, donc autant s’en libérer.
Ce qui fait que parfois certaines techniques comme la PNL, que j’apprécie par ailleurs beaucoup, vont être redoutablement efficaces, et cela très rapidement. Et voilà aussi la raison qui fait que parfois cela ne le sera pas. Et pour les mêmes raisons.
Pourquoi ?
C’est nous qui décidons en notre for intérieur si nous allons mettre à jour tout ou juste déplacer ailleurs les tensions émotionnelles.
Ceci est LA raison pour laquelle aucune technique ne fonctionne systématiquement à chaque fois, dans toutes les situations et pour tout le monde.
Sinon, tous les thérapeutes utiliseraient la même technique.
Et sincèrement, cela ferait longtemps que je l’aurai adoptée cette recette miracle !
Mais, les choses ne fonctionnent pas comme ça.
Nous avons notre libre arbitre pour décider si nous voulons changer ou pas et comment nous le voulons.
Tous ces paramètres vont jouer et structurer notre chemin de vie et notre évolution de conscience personnelle.
Si seulement, on voulait bien reconnaitre et accepter cela, beaucoup de temps serait gagné dans les prises en charge.
Puisque nous avons éclairci les fondements qui expliquent ce que sont les phobies , nous allons pouvoir préciser maintenant sur quoi se fondent les méthodes pour s’en libérer.
Quelle technique pour se libérer efficacement d’une phobie.
Petit tour d’horizon des approches thérapeutiques.
La psychanalyse :
Elle va aborder la phobie comme un symptôme d’un problème plus profond et en cela elle a raison.
C’est effectivement le cas.
Par contre, concernant la pratique thérapeutique, l’objectif n’est pas de traiter le symptôme. Par conséquent, la phobie n’est pas traitée comme telle, mais fait partie de l’aménagement psychique de la personne.
La phobie va exprimer des peurs comme dans une sorte de rêve éveillé, mais cette fois, dans la réalité de la vie quotidienne. Ce rêve va ensuite être repris au cours de la thérapie, mais en restant un élément non détachable de l’ensemble de la personnalité.
On ne traite donc pas la phobie en tant que telle en analyse, elle fait juste partie du décor.
On va donc tenter de faire des liens d’analyse ou de compréhension pour y voir plus clair dans son histoire.
L’objectif de la psychanalyse ne s’attache pas à changer la réalité, mais, comme le disait Lacan, juste à comprendre et si accessoirement cela aide la personne tant mieux, mais encore une fois, ce n’est pas l’objectif.
Vous voyez ici que la démarche est différente des autres approches plus pragmatiques et orientées vers le changement.
Les TCC (Thérapies Cognitivo-Comportementales) :
Vous allez pouvoir mieux réaliser ici que l’objectif est, on pourrait le dire, à l’opposé de la psychanalyse.
Le seul but des TCC est de permettre un changement d’état sur le symptôme perturbant, ici, la phobie.
Tout est mis en œuvre pour étudier la phobie et permettre à la personne de progressivement se sentir de mieux en mieux avec l’objet de sa phobie.
Par exemple, si c’est une agoraphobie (peur d’être au sein d’une foule), le thérapeute va assigner des tâches quotidiennes à la personne en lui indiquant progressivement de sortir un peu plus loin de chez elle chaque jour.
Au bout du compte, la personne s’habitue à sortir et quotidiennement se familiarise avec ce qui lui faisait peur. On arrive à une habituation de ce qui faisait peur et ainsi à une désensibilisation progressive de la phobie.
Ceci est le même principe que la désensibilisation d’une allergie.
Vous voyez qu’ici, jamais on ne va poser la question du sens de la phobie et de ce qu’elle cache en réalité. Voilà, pourquoi on arrive aux mêmes biais que pour une désensibilisation allergique, on risque de voir l’allergie se déplacer sur autre chose : un autre objet de phobie ou une autre allergie
Malheureusement, c’est ce qui se passe très souvent et de plus cela ne règle rien quant au tempérament angoissé ou stressé de la personne.
Elle ne se change pas, elle (la personne), mais juste ce qu’elle veut enlever, et qui la dérange.
Rien n’est donc réglé et tout peut à nouveau se déplacer ailleurs dans un éternel recommencement.
Répétition quand tu nous tiens !!
Bon, à mon humble avis, il faudrait peut-être trouver un juste milieu entre ces deux approches extrêmes.
Les approches autour de la modification de l’état de conscience : l’hypnose, la sophrologie, la PNL, l’EMDR, l’EFT…
Je ne vais pas pouvoir vous définir chaque approche de façon détaillée, il faudrait écrire un livre pour cela, et d’ailleurs, il en existe déjà et de très bien.
C’est pour cela que je vais vous parler de ce qui rassemble toutes ces approches.
LE PRINCIPE DE CES THERAPIES :
Leurs capacités à se focaliser sur notre état intérieur pour changer notre regard sur les choses et ainsi changer notre réalité.
Voilà la clef et le sens de toutes les approches qui tournent autour de l’hypnose avec la sophrologie, la PNL, l’EMDR et toutes les autres dérivées de ces approches.
Et d’ailleurs la source même de l’hypnose, je vous en avais parlé précédemment dans cet article :
SE DÉFAIRE D’UNE PHOBIE EN UNE SÉANCE, EST-CE POSSIBLE ? Une nouvelle approche plus intuitive en thérapie.
Donc, pour résumer, la source de l’hypnose c’est la dimension du rêve largement utilisé depuis la nuit des temps par les chamans.
Toutes leurs approches thérapeutiques consistaient à produire des conditions favorables pour que la personne trouve un sens nouveau et régler de cette façon son conflit intérieur.
Si cela vous intéresse, je pourrai approfondir cette réflexion et ces pratiques thérapeutiques. Dites-le-moi dans les commentaires !
Donc, regardez bien ce qui se passe ici.
Le principe est donc que :
La personne trouve un sens à ce qui auparavant était un problème avec son débordement émotionnel perturbant.
Et en même temps en changeant sa réaction émotionnelle, change son attitude et ses comportements.
Et voilà, le tour est joué !
Finalement, on a dû passer par la psychanalyse, qui a voulu oublier la dimension des émotions pour axer exclusivement sa focalisation sur le mental.
Rappelez-vous !
Freud s’est détourné de l’hypnose pour se focaliser sur la compréhension des processus psychiques.
Tout ce temps passé pour finalement y revenir au travers de toutes les approches contemporaines. Et ils le font en utilisant les clefs du changement que sont les émotions et le ressenti corporel.
Toutes ses approches ont pour principe de combler le fossé entre le sens et le symptôme extérieur.
Cependant, il reste un point sur lequel les méthodes contemporaines restent encore à la traine et que les chamans avaient intégré, c’est le corps.
Voilà pourquoi j’utilise une façon de procéder qui utilise le corps comme étant en lui-même, un outil thérapeutique.
Mon approche personnelle : la Psychologie associée à l’Ostéopathie et aux Médecines Traditionnelles.
Une Psychologie Active du Changement
Il est vrai que mon expérience de formation en ostéopathie y est pour beaucoup.
Mais en fait, je n’ai rien inventé, juste retrouvé ce qui avait été oublié et que nos Pères en thérapies connaissaient bien.
Ils avaient conscience que le rêve doit s’intégrer dans le corps et la vie au quotidien pour devenir une réalité incarnée.
C’est pourquoi j’utilise une technique qui inclut la notion de modification de notre état de conscience, comme en hypnose, et cela dans l’action même du corps. Pour ceux que ça intéresse, allez voir cette approche dans l’article :
COMMENT SORTIR DE LA DÉPRESSION EN QUELQUES SECONDES …Encore plus efficace que l’EMDR ou l’EFT
J’agis donc directement par le corps pour provoquer la transe hypnotique et modifier la réalité des perceptions et donc changer la perception des choses pour la personne.
La phobie se retrouve ainsi traitée aussi bien dans notre conscience qu’au niveau directement du corps. Nous pouvons ainsi avec cette technique dissoudre les émotions perturbantes qui composent la phobie.
Elle regroupe donc les avantages des approches sur la modification de l’état de conscience et rajoute la dimension du corps, largement oublié en psychologie. Alors, lorsque je dis oublié, je ne veux pas dire en parole, mais en acte. Le corps est parlé, mais il n’est pas agi et utilisé comme un outil qui parle avec son langage.
Et c’est bien sur ce dernier point que je tente de vous sensibiliser par mon blog.
Pour plus de détails sur la technique, je l’ai détaillée et présentée dans cet article :
COMMENT SE DEFAIRE D’UNE PHOBIE EN UNE SEULE FOIS : la technique à utiliser de suite…
La particularité de cette approche, c’est qu’elle intègre volontairement le corps dans la thérapie et de façon directe et active. Et cela, non pas juste dans le discours, ou après la séance (comme en thérapie psychocorporelle), pour mieux intégrer ce qui a été vu dans la conscience, mais activement pour “acter” le changement.
Tous les paramètres sont présents !
Une Thérapie à Cinq Dimensions :
- le corps et les sensations corporelles qui y sont intégrées (principe de l’ancrage)
- les émotions (principe de l’envie et du désir)
- La compréhension mentale (principe d’organisation)
- La cohésion de la personnalité qui émerge dans notre recherche de Qui Je Suis (principe d’individualité).
- Et une dimension qui s’ouvre aussi à de nouveaux horizons, celui du SENS du Sacré (le principe de VIE ou de Conscience).
J’ai longtemps étudié tous ces paramètres et je ne les ai jamais retrouvés tous dans une approche thérapeutique ou de relation d’aide.
Chaque technique inclut divers paramètres de notre constitution personnelle, mais pas tous. Et étrangement, il reste à inclure pleinement en thérapie, la dimension du corps et c’est justement tout l’enjeu de la technique et celle de la spiritualité, dimension qui fait peur à nombre de psy.
A vous maintenant de la tester en direct si vous le souhaitez, en suivant mes articles sur cette approche.
Vous m’en direz des nouvelles et n’hésitez pas à m’en faire des retours dans les commentaires.
Merci pour cet article intéressant qui vient compléter mes approches. Et je suis aussi convaincu que nous ne faisons qu’un tout et que nous ne pouvons dissocier notre être, notre âme et notre corps. Quand nous avons quelque chose à dire et que nous ne pouvons l’exprimer par la parole en générale notre corps ou notre âme parlera pour nous !
Au plaisir de te lire et d’échanger
Bonjour, n’oubliez vous pas que des phobies telles que celle des araignées ou encore des serpents sont des phobies prouvées évolutives? Donc non reliées a un trauma ou une névrose. Mais bien déjà là a la naissance. Les gens comme moi qui souffrent de ce genre de phobie savent bien que ce n’est pas une émotion qu’il faut controler puisque la reaction a la vision de l’objet phobique se fait avant même la compréhension de ce que l’on voit. Information directement traitée par l’amygdale. Cela ne sert donc a rien de chercher la cause… Non?
Bonjour et merci pour cette question et ce témoignage intéressant. Je voudrais apporter une petite précision en effet sur les peurs évolutives en lien avec la construction de notre personnalité dans l’enfance. Les peurs sont en effet indispensables à notre équilibre psychique et de toute façon impossible à éviter. Cependant, ce qui est intéressant à savoir, c’est que toute réaction instinctive en soi, est liée à nos émotions et que de fait cela ne passe pas par un raisonnement mental et est encodé dans le cerveau via l’amygdale, entre autres, puisque les neurosciences découvrent que le phénomène est plus complexe qu’il le pensait au départ.
Alors, je suis d’accord avec vous sur le fait que l’objectif n’est pas en soi de rechercher la cause pour ce genre de phobie, mais il faut savoir que toute réaction émotive, donc toute émotion est encodée en dehors de toute compréhension intellectuelle qui est en fait une résultante et non la cause de la phobie. Tout cela pour dire que la phobie en question renvoie à des peurs enfantines, maintenant il reste à chacun de savoir si cela est une gêne ou pas. Parfois c’est réellement vécu comme un handicap et on peut à ce moment-là intervenir sur la phobie. Et heureusement que c’est possible d’agir sur ces émotions instinctives, car sinon, cela voudrait dire que l’on ne pourrait jamais se défaire de traumatismes qui ont pu se passer parfois in utero par exemple.
L’objectif principal est en fait le choix de la personne et de ce qu’elle choisit de vivre dans ses émotions et sa vie. C’est pour moi le seul intérêt thérapeutique à travailler sur une phobie.
J’espère avoir pu répondre à votre question et à votre commentaire. Au plaisir de vous lire…